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LA LOI DE LA GRAVITATION (EINSTEIN)

On voit bien maintenant qu’il serait faux de dire : la force de gravitation est une force attractive ; un corps abandonné à lui-même n’a pas un mouvement conforme à la loi d’inertie parce qu’il subit une force appliquée. Cette ancienne conception est inexacte car un corps abandonné à lui-même est un mobile libre et se meut toujours suivant la loi d’inertie, mais cette loi n’est plus celle de Galilée puisque dans un champ de gravitation permanent, c’est-à-dire dans l’Univers non euclidien, il n’y a plus de système galiléen, plus de droites d’Univers.

La structure géométrique de l’Univers est liée à la présence de la matière et plus généralement de l’énergie. La courbure imposée par cette structure aux géodésiques, lignes d’Univers des mobiles libres, se traduit dans nos observations par un état de mouvement accéléré ; le champ de gravitation est un champ de force d’inertie, mais cette force nous a donné l’illusion d’une force attractive appliquée, parce que, en fait, elle possède à nos yeux une telle apparence et que la loi de Newton, qui exprime cette prétendue force attractive, s’est trouvée être une excellente approximation dans la pratique.


Les tenseurs. — Dans la théorie de la gravitation, l’intervalle élémentaire dont le carré (voir tableau, p. 99), qui est une grandeur indépendante du système de coordonnées s’exprime par

joue un rôle fondamental.

On est conduit, de plus, à envisager des êtres mathématiques appelés tenseurs (appendice, note 11). Un tenseur est un ensemble de grandeurs de même nature insé-