Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/132

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son dernier ouvrage, Remo; il devait mourir deux ans plus tard, et Charles De Coster l'avait déjà précédé dans la tombe (1879).

Les œuvres de deux écrivains, pareilles, dit M. Oscar Grosjean, « à deux arches monumentales sous lesquelles passeront les deux courants de la littérature belge »[1], avaient fortement impressionné leurs contemporains.

La Jeune Belgique réunit, durant une quinzaine d'années, les noms de ceux qui allaient devenir les gloires littéraires contemporaines de la Belgique: Ivan Gilkin, Albert Giraud, Maurice Maeterlinck, Th. Hamon, Fernand Séverin, Georges Eekhoud, et bien d'autres.

Malheureusement; Max Waller ne put voir longtemps le succès de son entreprise. Il mourut en 1889, à peine âgé de 30 ans. La Jeune Belgique passa en de nombreuses mains, car sa direction était changée chaque année. Elle s'éteignit en 1897, mais son influence fut durable.

L'élan était donné; la phalange d'écrivains qui s'était assigné pour mission de faire la guerre aux vieilles traditions, ennemies de toute tentative originale, vit grossir son contingent et devint un véritable bataillon animé d'ardeurs belliqueuses. Dans la Belgique, politiquement calmée, fermenta une nouvelle révolution et l'effervescence juvénile des combattants ne laissa pas de surprendre quelque peu les « maîtres » d'alors et le gouver-

  1. Les lettres belges (Revue latine, 25 septembre 1908).