Page:Bernard - Le Prince Maximilien.djvu/4

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Deux jours entier le chagrin dure,
Le prince est toujours en danger ;
Ô Mort ! plus longue est ta blessure,
Plus tout nous semble mensonger !

La faim avide le tourmente,
Oh ! qu’il donnerait son duché
Pour le pain à pâte gluante
Là-bas par la meute léché !

Enfin, voyant venir son heure,
Il appelle tous ses valets :
« Amis, puisqu’il faut que je meure,
Mes beaux joyaux, partagez-les.

« Mon corps blanc sera pour les aigles ;
Mais il me faut un prêtre ici,
Car je veux mourir dans les règles,
Et du Christ obtenir merci. »

Déjà l’assistance est partie,
Elle revient lui ramenant
Un prêtre qui porte l’hostie
Sur un calice rayonnant :

« Mon fils, que ton âme soit forte ;
Bientôt la mort va te saisir,
Mais tu peux, du roc qui te porte,
Communier par le désir. »