Page:Bernard - Le Prince Maximilien.djvu/6

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Soudain, franchissant la ravine,
Au prince un homme est apparu :
« Rends grâce à la bonté divine
Qui par ma main t’a secouru ! »

Il lui fait descendre la pente,
Franchir le gouffre sans trembler,
Et les valets, bouche béante,
N’osent s’approcher ni parler.

Seul, le prêtre, au César qui rêve,
Dit : « Ô mon fils ! songez-y bien,
Dieu frappe celui qu’il élève,
Mais lui rend bientôt son soutien.

» De la mort vous tombiez victime :
Ce n’est pas un être mortel
Qui vous a fait franchir l’abîme,
Je l’ai vu planer sur l’autel. »

Le prince rassemble sa troupe,
Car il a besoin de repos,
Et, prenant le saint prêtre en croupe :
« Ta province est libre d’impôts ;

» Mais de plus je veux que l’on creuse
Un sentier sur le roc ardu
Où mon âme, trois fois heureuse,
Vit l’ange du ciel descendu ;