Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/119

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plupart des anciens employés du royaume des Pays-Bas, formaient le parti orangiste. Le parti patriote comprenait les catholiques, les jeunes libéraux, et s’appuyait sur les sympathies populaires. Les orangistes étaient plus riches, plus prévoyants ; les patriotes plus actifs, plus nombreux et plus passionnés. Entre ces deux opinions rivales flottaient les hommes qui, préoccupés de leur fortune particulière, se tenaient à la disposition des vainqueurs.

Nous avons dit qu’un gouvernement provisoire s’était établi à Bruxelles, le lendemain de la révolution de septembre. Il se composait de MM. le baron E. d’Hoogvorst, Charles Rogier, Jolly de Coppin, Vanderlinden, Nicolaï, Félix de Mérode, Gendebien, Van de Weyer. Quatre jours après son installation, il s’était adjoint M. de Potter. N’osant décider lui-même aucune des grandes questions que la révolution venait de poser, ce gouvernement de passage se hâta de convoquer le congrès, auquel il réservait le droit de fixer le destin de la Belgique. Seulement, il publia une proclamation ambigüe dans laquelle il déclarait que la Belgique constituerait un état indépendant. Une commission fut ensuite chargée par lui de rédiger un projet de constitution. Tous les membres de cette commission, à l’exception de M. Tielemans, se prononcèrent pour la monarchie, et la rédaction du projet fut confiée à MM. Devaux et Nothomb. Quand celui-ci en donna lecture au gouvernement provisoire, « Ce n’était pas la peine, dit M. de Potter avec amertume, de verser tant de sang pour si peu de chose. »

Cependant, Guillaume avait appelé aux armes ses