Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/210

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ces de ce principe, qu’on avait entendu frapper dans Charles X, mais, bien plutôt, l’œuvre insolente des ennemis de la France, un moment vainqueurs. Dès lors, comment la dynastie de Charles X aurait-elle pu désarmer ce sentiment de nationalité si violemment soulevé contre elle, sentiment d’ailleurs bien fort dans notre pays, puisqu’il avait jadis vaincu jusqu’au fanatisme de la ligue et déjoué le machiavélisme de l’espagnol Philippe II ? De là l’orateur concluait qu’entre la royauté et la nation la lutte, sous Charles X, avait eu tous les caractères de la fatalité. S’imposer devenait ainsi une nécessité si ce fut un crime, ne le pas commettre était au-dessus dës forces humaines. Et Charles X s’embarquant à Cherbourg suivi de sa famille en pleurs, laissaitil quelque chose à ajouter à l’expiation ?

Tel fut, quant au fond desidées, le système de défense présenté par M. Sauzet. L’orateur avait dit vrai quand il avait représenté la révolution comme une revanche de Waterloo ; mais il avait prêté aux chefs de la bourgeoisie des sentiments qui ne s’étaient guère trouvés en réalité que dans le peuple. Vive la charte ! avait-on crié au-dessus des hommes en haillons, cri qu’ils avaient répété sans le bien comprendre ; mais c’était chez eux qu’elle avait éclaté cette haine généreuse du drapeau blanc, devenue implacable. C’était de leur sein qu’étaient sortis, durant les trois jours, ceux qu’on avait vu tomber à genoux devant l’étendard tricolore ou en couvrir de baisers et de pleurs les lambeaux sacrés. Pour ce qui est du dogme de la fatalité, proclamé avec tant de succès par l’orateur, il n’était certes pas