Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/261

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pelait sur elle, et persuadé que, le gouvernement français l’abandonnant, elle allait s’abîmer dans une impossible résistance, M. de Mortemart s’attacha vivement à déconseiller toute mesure violente. Il était trop tard la Pologne en était déjà venue au point de ne plus écouter que son désespoir.

D’ailleurs, la réponse de Nicolas, si long-temps attendue, était arrivée à Varsovie le janvier 1851. Le Czar y encourageait la fidélité du dictateur par d’adroites flatteries mais il entendait que la Pologne se rendît à discrétion. Chlopicki paraissait disposé à obéir ; là diète, au contraire voulait courir les chances d’une guerre à mort. Une rupture éclata donc, le 19 janvier, entre la diète et Chlopicki ; et celui-ci déposa là dictature, après une scène terrible où il s’était emporté jusqu’à frapper les portes de la botte et du poing. Czartoryski essaya vainement de l’apaiser vainement il le supplia d’accepter, du moins, le commandement de l’armée, « Non non, s’écria-t-il, je serais un gredin si j’acceptais. » À cette nouvelle, les soldats montrèrent une affliction profonde ; les hommes du mouvement cherchèrent à ameuter le peuple contre l’ex-dictateur, et quelques-uns allèrent jusqu’à l’accuser de trahison. Lui, sûr de sa vertu, il affichait son mépris pour de tels soupçons, et il se promenait sans uniforme dans les rues de Varsovie, tranquille et respecté.

Il fallait un généralissime on jeta les yeux sur le prince Michel Radziwill, excellent Polonais, mais timide par modestie, et incapable par irrésolution. On le choisit à cause de sa parenté avec la maison