Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/417

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les traités de Vienne, et l’on déconcertait l’enthousiasme belliqueux de l’Opposition.

Rien de tout cela ne fut compris par le cabinet du Palais-Royal. Sa politique, dénuée de courage et de générosité, le fut encore plus d’intelligence. Elle laissa lord Ponsonby machiner tout à son aise en Belgique des conspirations orangistes, sans autre but que de pousser la Belgique aux bras des Anglais ; elle le laissa flatter et menacer le Congrès tour-à-tour pour le détacher de nous, mission dont le succès devait nous couvrir de confusion ; enfin, après avoir forcé Louis-Philippe à refuser, pour son fils, une couronne qu’il désirait cependant avec ardeur, elle dépouilla la dynastie qu’une révolution immortelle venait de créer, non-seulement de toute popularité en France, mais encore de toute autorité morale en Europe.

Pour ce qui est de M. de Talleyrand, la vérité est qu’il fut insuffisant et subalterne que ses collègues de la Conférence se servirent de sa réputation contre lui-même, le soumirent à leurs desseins en paraissant charmés de ses bons mots, et se jouèrent de lui comme d’un enfant. Enseignement grave, et qui montre qu’une politique manque toujours d’habileté, qui manque d’élévation et de droiture !