Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/429

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ce point, qu’une voix à Bruxelles. L’opinion y somma impérieusement le pouvoir de respecter l’article 121 de la constitution belge, portant : « Aucune troupe étrangère ne peut occuper ou traverser le territoire qu’en vertu d’une loi. » Le gouvernement belge dût céder et le maréchal Gérard suspendre sa marche.

Ainsi, par une inconcevable accumulation de fautes, le cabinet du Palais-Royal démentait directement sa politique avouée se confessait vassal de la Conférence ; exposait l’armée à un rôle ridicule ; faisait maudire la France enfin, et par la Hollande à laquelle il déclarait une guerre injuste, et par la Belgique dont il irritait imprudemment la jalousie.

Les Hollandais, cependant, avaient envahi la Belgique, divisés en trois corps qui s’avançaient avec rapidité en s’allongeant de Maëstrick à Bréda. À cette invasion la Belgique avait à opposer deux petites armées, celle de la Meuse et celle de l’Escaut, dont il importait d’opérer au plus vite la jonction. Le 8 août, Léopold se réunit à l’armée de l’Escaut, près d’Arschot, où il attendait l’armée de la Meuse. Là, fermant l’oreille à des conseils dictés par une jalousie mesquine et téméraire, il écrivit au maréchal Gérard de se hâter. Le 10, il donnait le signal de l’attaque de Montaigu, lorsqu’on vint l’avertir que l’armée de la Meuse, attaquée sur la route de Hasselt à Tongres, s’était débandée sans combattre que la déroute était complète, et qu’il était lui-même exposé à être coupé. Il rétrograda aussitôt sur Louvain. Les Hollandais l’ayant attaqué le 22