Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/430

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en avant de cette ville, le forcèrent à la retraite et bloquèrent Louvain, qui ne tarda pas à se rendre.

La Belgique était à deux doigts de sa perte. Mais déjà les Français entraient à Bruxelles, et, sur un ordre de son père, le prince d’Orange ramenait en Hollande ses troupes victorieuses. Guillaume n’avait pas encore fait tous les préparatifs nécessaires ; et il lui suffisait, pour le moment, d’avoir montré à la Conférence ce qu’il était capable de tenter et d’accomplir.

Bien supérieur en intelligence à ceux qui dirigeaient alors la politique française, Guillaume avait parfaitement compris que l’accord apparent des grandes Puissances cachait des dissidences profondes ; que, réunies, elles affichaient des prétentions dictatoriales auxquelles leurs forces étaient loin de répondre ; qu’il n’y avait, pour les faire fléchir, qu’à les braver, et qu’il était facile de leur faire la loi, pour peu qu’on les menaçât de mettre le feu à la mine creusée sous l’Europe entière. La justesse de ces vues fut prouvée par l’événement. Pour soutenir l’honneur de sa devise « je maintiendrai », le roi de Hollande s’était prescrit une persévérance et une audace dont le succès devait égaler la grandeur, et il lui fut donné, comme on le verra, non seulement de tenir à lui seul en échec les cinq grandes Cours, mais de les forcer à se départir encore une fois de leur volonté hautement exprimée.

Eh bien, ce système d’intimidation que sut employer avec tant de bonheur, et sans exposer la paix générale, le souverain d’un petit peuple de