Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/475

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per et la Dwina. » Godebski, Zienkowicz et Lelewel combattent avec énergie toute transaction. Un aide-de-camp de Krukowiecki entre dans la salle et vient rappeler à l’assemblée qu’il est une heure. La Diète continue sa délibération. Wolowski presse, conjure ses collègues de quitter la capitale pour le salut de la Pologne, et d’accorder aux présidents des deux chambres le droit de convoquer la Diète dans tel lieu de l’Europe qu’ils jugeront convenable. Pendant ce temps, Godebski a rédigé des proclamations brûlantes, qu’il lit à l’assemblée, la priant d’ajourner les délibérations et de marcher à l’ennemi. Tout à coup le bruit du canon d’alarme fait trembler les vitres du palais. C’est le signal de l’assaut. Tous les nonces se lèvent et poussent ensemble ce cri terrible : Aux remparts ! aux remparts !

Le combat venait de s’engager par une canonnade où les Russes apportaient la supériorité numérique de leurs canons, et les Polonais la supériorité de leurs pointeurs. 350 pièces tonnaient à la fois. Pour faciliter la principale attaque dirigée par les corps de Kreutz et de Pahlen contre le faubourg de Czyste, Muravieff reçut ordre de marcher sur Uminski qui tenait la gauche des Polonais, du côté des barrières de Jérusalem. La batterie 75, du colonel Przedpelski, placée sur une lunette saillante, prenait d’écharpe l’artillerie russe qui battait Czyste, démontait les pièces ennemies et emportait tout dans ses volées. Muravieff veut forcer cette artillerie d’abandonner sa position. Deux colonnes d’infanterie, que le général Witt commande en personne, s’avancent sur les deux flancs de la chaussée de Raszyn