Page:Bodel - Le Jeu de saint Nicolas, éd. Jeanroy, 1925.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
notes

cela précisément que doit consister le comique de la scène. Comme plus loin (cf. 691, 699, 1338-9), Bodel a voulu railler ici les additions des taverniers. — On sait que la maille vaut la moitié du denier. Il semble qu’Auberon doive un peu plus d’une maille et un peu moins d’un denier, puisqu’il se dit (288-9) obligé, pour s’acquitter, de couper une maille en deux, ce qui ferait du parti la moitié de la maille. Mais, d’autre part, dans le compte de Cliquet (680 et suiv.), le parti est équivalent à un demi-denier. L’un des deux comptes est donc faux. Dans ce dernier, le lot est compté à deux deniers (676-7) ; mais nous ne savons pas quel rapport il y avait entre le lot et la pinte.

V. 286. De cette locution, voir un autre exemple dans le Dit d’amour d’Adam de la Halle, v. 156 (Romania, XXII, 53). Le tavernier veut-il dire qu’il n’y regardera pas de si près et qu’Auberon aurait tort de s’inquiéter ?

V. 296. « Que le tavernier dise d’abord (s’il accepte cet arrangement). »

V. 297. « Ce n’est que justice » ; cf. 1030.

V. 299. « Oui, nous sommes d’accord, à condition que je sois payé, ou avant que l’un ou l’autre ne s’en aille ».

V. 301. « Les dés fuient, et aucun ne se place (comme il faudrait). »

V. 304. Sur les trois dés, deux ont amené trois points et le dernier un seul. Auberon gagnera avec trois quaternes, c’est-à-dire douze (309).

V. 305. En effet, c’est Cliquet qui finira par payer toute la dépense ; cf. 1133.

V. 306. Cette réplique doit être prise ironiquement. « Mon plus mauvais coup est un quatre. » (Donc mon jeu est excellent.)

V. 314. Proverbe très rare, dont M. Morawski a cité récemment un autre exemple, tiré d’un recueil du xiiie siècle (Romania, XLVIII, 524). Peut-être faut-il y voir une allusion à un épisode du roman de Renart (XVI, 240 et suiv.) où le goupil enfonce ses dents dans le pied droit d’un vilain