La rime riche, sans être systématiquement cherchée, est assez fréquente. Il y a, en revanche, un assez grand nombre de rimes imparfaites : arbre : Arabe (333-4) ; contes : empruntes (821-2) (où il faut peut-être voir une prononciation locale) ; pec : mer (467-8) ; chers : aprés (492-3) ; voirre : candoille (1101-2) ; rouge : angouche (1107-8).
C’est ici que nous voyons employé pour la première fois le système, qui devait faire une si belle fortune, de la liaison des répliques par la rime.
Le vers le plus employé est l’octosyllabe à rimes plates. Mais de nombreux passages présentent d’autres formes de vers et d’autres dispositions, sans qu’on voie clairement le motif du changement, qui se produit fréquemment à l’intérieur d’une scène.
Sixains d’octosyllabes en aabccb :
171-224 | 496-549 | 1191-1268 |
315-38 | 565-82 | 1385-1474 |
436-63 | 999-1029 | 1523-40 |
482-7 |
Cette forme est donc, après le distique d’octosyllabes à rimes plates, la plus employée et occupe à peu près le tiers du texte[1].
Viennent ensuite les alexandrins distribués en quatrains : 239-50 ; 384-411 ; 424-8[2] ;
les décasyllabes (en 6+4) distribués de même : 1269-80 ;
deux strophes (d’octosyllabes) en ababccdd : 466-81 ;
une forme strophique incertaine (le texte étant altéré) en vers de 6 syllabes : 550-64.
La polymétrie est donc plus développée ici que dans aucune autre des pièces dramatiques du xiiie siècle, ce qui est un signe d’antiquité de plus.