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avertissement

décorations, des médailles, des primes qui sont des prix de vertu. J’ai défendu ces récompenses contre les critiques de censeurs trop austères ou contre les railleries d’esprits légers, en me plaçant à un point de vue plus général que les rapporteurs de l’Académie française. On ne peut en effet les attaquer sans attaquer en même temps le principe de l’encouragement au bien d’où elles découlent, et dont elles ne sont que des formes diverses. Or ce principe est de tous les temps ; il est inhérent à la morale elle-même. C’est une application du jugement de mérite qui fait le pendant de celui de démérite. S’il y a une contagion du mal, il y a aussi une contagion du bien, il y a une efficacité des bons exemples, qui, sans les prix de vertu, demeureraient souvent ignorés. Plût à Dieu qu’il y eût une ligue universelle d’encouragement au bien pour combattre cette ligue en faveur du mal qui semble s’étendre aujourd’hui d’un bout de la société à l’autre, et dans laquelle on