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AMOURS DE MORGANE

toutes façons, comme un homme de vingt-huit ans ou environ, de manière qu’elle le regarda très volontiers. De même elle lui plut fort, si bien qu’il la pria d’amour ; et, quand il s’aperçut qu’elle souffrirait de bon cœur ce dont il la voulait requérir, il commença de la prendre dans ses bras et de la baiser très doucement ; puis, s’étant échauffés de la sorte comme nature le voulait, ils s’étendirent tous deux sur une couche grande et belle et firent le jeu commun, comme gens qui tous deux le désiraient : car, s’il le souhaitait, autant le souhaitait-elle.

Ainsi ils s’entr’accueillirent de grand amour, et ce soir-là ils demeureront longtemps ensemble ; puis ils s’aimèrent longtemps sans que nul le sût. Mais un jour la reine Guenièvre l’apprit et les sépara ; dont Morgane la haït et lui fit les pires ennuis. Mais le conte à présent laisse ce propos et devise du roi Artus.


XLVIII


Quelque temps après qu’il eut établi la Table ronde, il rassembla ses barons et s’en fut attaquer Rion, le roi mécréant. Et, lorsque les deux armées furent en présence, il y eut encore maintes merveilles d’armes et de grands mas-