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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/112

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

<< temps de leur liaison ; et nous en avons la preuve par un billet qu’elle lui adressait apparemment en 1809 ou 1810 — billet infiniment précicux pour nous, car c’est la seule lettre d’amour de Marceline qui ait été conservée : (1)

« Janvier « Ne viens pas demain, bien aimé, j’ai mille corvées à faire, des visites d’obligation. Hier, j’ai reçu celle d’un gros homme d’esprit tout poudré, qui s’est d’abord mis à deux genoux pour demander

merci. J’ai ri et j’ai reçu l’hommage de ses bonbons et de ses almanachs, que dis-je ! des plus précieux recueils du monde, puisque le nom de tout ce que j’aime s’y trouve. J’ai baisé ce nom qui décidera de mon sort. Adieu, mon Olivier. « Et mes trois frères, mes trois amis ? Apporte-les-moi donc, je t’en prie, ne laisse pas écouler un jour sans travailler. Songes que lu t’occupes de mon bonheur. Je la veux, cette jambe de bois chérie, ce pauvre poète déchiré, et surtout ce barbier laid et intéressant ; que tu as bien fait de les mettre en Espagne ! Ils n’ont jamais froid. Viens-y, petit ami, viens nous (1) Voyez Louis Vérité, Un Episode peu connu de la vie de Marceline Desbordes-Valmore, d’après une lettre inédite écrite à son amant, reproduite en fac-similé (Douai, 1896, in-12). M. B. Riviere, qui a vu l’original de cette lettre, m’assure qu’il est indubitablenient authentique.