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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/144

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

ne s’en rendait pas nettement compte, tout ce qui manquait de grâce, de justesse et d’harmonie à son style tendu, raide, impropre ; et sans doute cette impossibilité d’exprimer en artiste ce qu’il avait dans l’esprit n’était pas sans augmenter son amertumc et sa malice naturelles. Car il se moquait du monde avec volupté. Un des tours dont il était le plus content était celui qu’il avait joué au poète normand Ulric Guttinguer : il s’en vante encore dans ses Adieux en 1844 (1). Le brave Ulric, qui n’était pas méfiant, lui avait demandé une préface pour ses Mélanges poétiques ; il composa à cet effet une épitre en vers, qui est certainement le chef-d’œuvre de la littérature pince-sanis-rire, intitulée A un Amateur, elle est trop longue malheureusement pour qu’on la cite ici, mais elle se termine par ce trait :

Publiez-les, vos rers, et qu’on n’en parle plus ! Or, le brave Guttinguer, qui n’avait pas du tout l’esprit porté à l’ironie, trouva le morceau charmant et le fit paraître en tête (1) P. V.