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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/306

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

sidéreront comme des objets délicieux les pitoyables « garnitures » de la Restauration, alors on relira les plus plaintives de ces odelettes comme on relit aujourd’hui les petits vers de La Fare ou de Chaulieu. Car il n’est tel pour « rester » à jamais que de représenter fortement un ridicule passager. D’ailleurs il est à croire que, si Marceline n’avait écrit que ses romances, elle se serait vue bientôt dédaignée par ses contemporains, tout de même que son amie Pauline Duchambge, qui n’en avait composé que la musique. Mais les volumes qui portaient son nom renfermaient assez de beautés durables pour qu’elle conservat ses admirateurs. « M. de Vigny vous appelle le plus grand esprit féminin de votre temps », lui écrivait Mme d’Agoult(1). A son tour Michelet, qui lui disait, simplement : « Le sublime est votre nature », écrivait à son fils, après avoir lu le recueil des poésies posthumes (25 octobre 1859) : « Mon ceur est plein d’elle. L’autre jour, en voyant Orphée, elle m’est revenue avec une force extraordinaire et toute cette puissance d’orage qu’elle scule (1) Lacaussade, page xliv, note.