Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/109

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VINCIC.NT VE TAL’L. KM dans le faiihourj^ St-Germain, iioii loin do riiùpital Aa la Charité dont il allait souvent servir et consoler les malades. Dans le même hôtel, habitait un juge du villag^i de Sore, dans le district de Bordeaux. Certain jour c^ue ce juge était sorti, une somme de -iOOécus lui fut dérobée. On ne découvrit l’auteur du vol que cinq ou six années après^ parce qu’arrêté pour un autre méfait, il avoua son premier crime, en proclamant l’innocence de Vincent de Paul trop injustement accusé. En effet, le juge, exaspéré de sa perte, n’avait pas craint d’accuser le saint prêtre qu’il décriait, par cette calomnie, auprès de toutes ses connaissances et amis, u Le Saint, dit l’hagiographe, se contenta de nier le fait, en ajoutant : ((Dieu sait bien la vérité.» Mais, d’ailleurs, il ne lui échappa aucune plainte contre son accusateur. Après avoir été quelque temps curé de Clicliy, Vincent quitta cette paroisse pour se charger de l’éducation des enfants de M. de Gondi, comte de Joigny, général des galères de France. Il était depuis peu dans cette maison quand il fut averti que ce seigneur devait provoquer en duel un de ses ennemis. Suivant l’usage des temps chevaleresques, M. de Gondi voulut entendre la messe avant d’aller se battre. Vincent, ayant quitté l’autel, aborde le comte à la sortie de la chapelle, et lui dit : « Souffrez, monsieur, souffrez que je vous dise un )) mot en toute humilité. Je sais de boune part que vous )) avez dessein d’aller vous battre en duel. Mais je vous )) dis, de la part de mon Sauveur, que je vous ai montré » maintenant et que vous venez d’adorer, que si vous » ne ([uittez ce mauvais dessein, il exercera sa justice » sur vous et sur votre postérité. » TOME 111. 6*

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