Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/114

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LliS KUKS DE l’ARlS. marqué qu’il ne se passe aucune année qu’il ne se trouve au moins trois ou quatre cents enfants exposés tant en la ville qu’aux faubourgs ; et, selon l’ordre de la police, il appartenait à l’office des commissaires du Ghateletde lever ces enfants… Ils les faisaient porter ci-devant en une maison qu’on appelait la Couche, en la rue SaintLandry, où ils étaient reçus par une certaine veuve qui qui y demeurait avec une ou deux servantes, et se chargeait du soin de leur nourriture ; mais ne pouvant suffire pour un si grand nombre, ni entretenir des nourrices pour les allaiter ni nourrir et élever ceux qui étaient sevrés, faute d’un revenu suffisant, la plupart de ces pauvres enfants mouraient de langueur en cette maison, ou même les servantes, pour se délivrer de l’importunité de leurs cris, leur faisaient prendre une drogue pour les endormir, qui causait la mort à plusieurs. Ceux qui échappaient à ce danger étaient ou donnés à qui les venait demander, ou vendus à si vil prix, qu’il y en a eu pour lesquels on n’a payé que vingt sous. … Et on a su qu’on en avait acheté pour servir aux mauvais desseins de personnes qui supposaient des enfants dans les familles ou (ce qui fait horreur) pour servir à des opérations magiques et diaboliques. » Saint Vincent, touché de si grandes misères, dans sa tendre compassion, avait recueilli un grand nombre de ces malheureuses victimes du vice et de la misère, placées par lui dans diverses maisons. Tout à coup il apprend que, par des motifs trop longs à développer ici, on voulait abandonner les orphelins. L’homme de Dieu, sous le coup de son émotion, convoque une assemblée générale des &lt ; lamcs qui l’aidaient dans ses bonnes

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