Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/115

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VINCENT DE l’Alf.. 107 • luivies et, après avoir exposé iieLtemeiit la situation, il conclut en ces termes : {(Or, sus, Mesdames, la charité et la compassion vous » ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants ; » vous avez été leurs mères selon la grâce, depuis que » leurs mères selon la nature les ont abandonnées : » voyez maintenant si vous voulez aussi les abandon» nez. Cessez d’être leurs mères pour devenir à présent » leurs juges : leur vie et leur mort sont entre vos )) mains : je m’en vais prendre les voix et les sutlrages ; )) il est temps de prononcer leur arrêt et de savoir si » vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. Ils » vivront si vous continuez d’en prendre un charitable » soin ; et au contraire, ils mourront et périront infail» liblement si vous les abandonnez : l’expérience ne » permet pas d’en douter. )&gt ; À ces mots sortis du plus profond des entrailles et prononcés avec un accent qu’on ne peut rendre, un frémissement parcourt l’assemblée, les sanglots éclatent, des larmes coulent de tous les yeux et il est résolu à l’unanimité que la bonne œuvre sera continuée. Les orphelins étaient sauvés ! . . . Quelques années après, eut lieu la création du vaste hospice de la Salpètrière pour lequel la reine, Anne d’Autriche, avait donné l’enclos et la maison de ce nom où plus de cinq mille mendiants furent admis et pourvus de toutes les choses nécessaires à la vie. Combien d’autres et excellentes œuvres dues à l’initiative de cet homme apostolique qui savait si bien concilier le zèle avec la tolérance, ou mieux la charité ! Franchement opposé à la secte janséniste, ((il sut, dit

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