Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/143

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35 (|ut ; la reine était née pour reinire par sou amitié le feu roi le plus heureux mari du monde ; et certainement // l’aurait été s’il avait vouhi l’être. » Tant il est vrai, comme dit le Saint Livre quon est toujours puni par oh l’on pèche. Antin (chaussée d’) : Cette rue est relativement récente ; car, au commencement du IT’^ siècle, ce n’était qu’un chemin tortueux qui, de la porte Gaillon, se dirii^eait vers les Porclierons (l)arrière des Martyrs). On l’appelait indifteremment chemin de l’Egovt Gaillon, des Porcherons, de la Chaussée d’ Antin. Le pré des Porcherons était pour les roués de la Régence ce que le Préaux Clercs avait été naguère pour ceux du moyen- âge. Par un arrêt du Conseil du ÎU juillet J720, le chemin fut rectifié et élargi ; des maisons s’élevèrent régulièrement de chaque côté, la nouvelle voie prit le nom de rue de V Hôtel Dieu, parce qu’elle conduisait à une ferme de cet hôpital : puis ce nom fut cJiangé en celui de Chaussée d’ Antin parce que la rue commençait au rempart en face duquel avait été bâti l’hôtel d’Antin. En 1791, nouveau changement. Mirabeau, le grand orateur de la Révolution, étant mort dans cette rue, à l’hôtel qui porte aujourd’hui le n° 42, l’Assemblée Nationale, sur la proposition de Bailly, décida que la rue s’appellerait désormais rue de Mirabeau. Au-dessus de la porte de l’hôtel où le célèbre tribun avait rendu le dernier soupir, on plaça une plaque de marbre noir sur laquelle se lisaient ces vers en lettres dorées : L’âme de Mirabeau s’exhala dans ces lieux. Hommes libres, pleurez, tyrans, baissez les yeux.

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