Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/144

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La mémoire de Mirabeau devenue impopulaire, Tinscription fut enlevée et la rue se nomma du Mont-Blanc, en souvenir de la réunion de ce département à la France. En 1816, elle reprit son appellation monarchique de Chaussée d’Antin qui, cette fois, paraît devoir lui rester. À propos des constructions nouvelles et luxueuses qui s’élevaient dans la Chaussée d’Antin au commencement du XYIP siècle, je trouve dans un auteur contemporain (1725) une page des plus curieuses et qu’on me saura gré de transcrire : « Tout ce quartier, dit Germain Brice *, » ainsi que bien d’autres de la ville autrefois négligés et » absolument inhabités, se remplissent de nos jours » d’une quantité extrême de maisons pour lesquelles on » fait des dépenses prodigieuses par le secours des nou)) velles fortunes ; si ces entreprises continuent de la » sorte, la ville de Paris, sans bornes, comme elle a été » jusqu’à présent, s’étendra à l’infini et pourra, dans la )) suite des temps, tomber dans le triste inconvénient de » ces fameuses et superbes villes dont l’histoire fait )) mention, qui se sont détruites par le luxe immodéré, )) et par leur grandeur même, telles que Thèbes, Mem)) pliis, Palmyre, Babylone, Héliopolis, Persépolis, Leptis » et Rome même, qui n’est plus à présent qu’un sque» lette décharné de ce qu’elle était dans sa splendeur, » sans parler de beaucoup d’autres villes fameuses dont » l’histoire fait mention. Si l’on consulte la bonne poli» tique, on ne doit pas souffrir qu’il se trouve une ville )) dans un état qui surpasse autant les autres par sa )) grandeur, et par conséquent par sa puissance et par » le nombre de ses habitants. » ’ Description de la Ville de Paris — 4 vol. iQ-l2 — 1725.

A.