Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/185

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177 la statue équestre s’élevait au milieu de la place qui s’appela de la Révolution à cette époque si triste de nos anuales où se dressait en permanence, en face du jardin des Tuileries, l’échafaud sur lequel montèrent tour à tour Louis XYI, Marie- Antoinette, M™*" Elisabetji, Malesherbes, Beauharnais, Chénier, Barnave, et tant d’autres illustres victimes auxquelles bientôt d’ailleurs, par un juste jugement de Dieu, succédèrent les bourreaux. Par suite d’un décret du 2G octobre 1795, la place se nomma de la Concorde, désignation qui parait devoir lui rester définitivement et qu’elle reprit après 1830 ; car, pendant la Restauration, elle s’appela de nouveau place Louis XV. Au milieu de la place s’élève le grand obélisque rapporté d’Egypte en 1833 et qui s’encadre entre deux fontaines en bronze d’un assez bel aspect. Des autres embellissements de ce vaste pourtour nous n’avons rien à dire ; ils nous semblent d’un goût fort contestable, en particulier les maisonnettes servant de piédestaux aux statues, et les ennuyeux dallages en bitume qui ne servent guère qu’aux exercices des amateurs du patin à roulettes. Assurément de frais gazons et des corbeilles de fleurs récréeraient bien mieux la vue. Condé (rue de) : Elle a pris ce nom lorsque Henri de Bourbon, prince de Condé, vint loger à l’hôtel de Gondy. On connaît les beaux vers de Boileau sur Condé.

Un bruit s’épand qu’Enghien et Coudé sont passés ; Condé, dont le seul nom fait tomber les murailles, Force les escadrons et gagne les batailles ;