Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/188

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et des poulaillers, car anciennement cossonniers et cossonnerie voulaient dire la même chose que poulaillers et ^ow/«///me ; j’apprends même de quelques vieillards qu’à certains jours de la semaine on y tenait un marché de cochons et de volailles. » Cours. Le nombre des rues et places qui portaient autrefois ce nom était considérable. La plupart étaient des maisons accompagnées d’une cour comme la cour des Miracles, la cour des Fontaines, etc. Coupe-Gorge ai Coupe- Gueule (rues) : Toutes deux dans le quartier de la Sorbonne ; « elles prirent des noms si étranges, dit Sauvai^, à cause des brigandages et massacres qui s’y faisaient toutes les nuits », et par ce motif furent fermées de portes et de fait supprimées. Ces dénominations sinistres, très-multipliées dans le vieux Paris, sont, pour le dire en passant, la meilleure preuve qu’il ne faisait pas si bon à vivre à cette époque que le croient et le disent des écrivains érudits et bien intentionnés d’ailleurs, mais aux opinions systématiques et qui volontiers nous représentent ces temps comme un autre âge d’or. Ce n’est point ainsi qu’en jugeaient les contemporains, chroniqueurs et poètes, qui, regardant autour d’eux, ne trouvaient guère qu’à blâmer, mais par une autre exagération, et par suite de cet effet d’optique singulier qui fait que, pour bien voir un tableau, il ne faut être placé ni trop près ni trop loin. Je ne parle point ici des auteurs de fabliaux et contes, illisibles pour la plupart par tant de passages licencieux qui nous donnent des mœurs du temps une idée assez fâcheuse. Mais des auteurs plus sérieux, des hommes graves, dans leurs histoires et chroniques, semblent trop

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