Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/189

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181 confirmer par ce qu’ils racontent les dits scandaleux des trouvères. Les poètes satiriques parlent de leur siècle comme parleront du leur plus tard Matluirin, Régnier, Boileau, Gilbert et de nos jours tel moraliste qui, dans ses plus violentes sorties, ne saurait guère aller plus loin que l’iionnète Guyot, le poète du XIIP siècle (1204). Du siècle puant et horrible M’estuet (m’émeut) commencer une bible (livre) Pour poindre et pour aiguiilonDer Et pour grand exemple donner. Suit une longue description des travers et des vices du temps dans laquelle abondent les portraits qui ne sont pas flattés, aussi bien que les tableaux fort peu couleur de rose. Citons quelques passages comme pièces à l’appui. Le monde nos (nous) ont encombré D’ort siècle de désespéré ; Trop est notre loi au-dessous, Qui bien nos (nous) voudroit juger tous. Si, comme je sais et comme je crois, Jà (déjà) n’en eschaperoient trois Qu’ils ne fussent damnés sans fin. Où sont li (les) bon, où sont li fin (vrai), Où sont li (les) sage, où sont li prou (braves) ? S’il estoient tuit (tous) en un fou (feu)^ Jà des Princes, si comme je cuit (pense), N’y auroit un brûlé ni cuit. Un poète à qui sa haute position permettait de mieux juger encore et qui, dans ses voyages, avait acquis une longue expérience par la comparaison des divers pays, TOME ni. 11

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