Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/191

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483 Et li (les) chevaliers, qui dévoient Défendre de cil (ceux) qui roboient Les menues gens et garder, Sont or (à présent) plus engrant (ardents) de rober (voler) Que li autres et plus angoisseus : Tout tourne et à gas et àgeus (risée et jeu) Quanques (tout ce que) Dieu avait establi. Des laboureurs je vous di (dis) Que li un conquiert (prend) volontiers Sur son compagnon deux quartiers De terre, s’il peut, en emblant (volant). Et boute adez (ensuite) la borne avant. En plusieurs manières sont faux Et tricheors (tricheurs) li plusieurs d’aux (d’eux) ; Et liProvoire (prêtre) et li Clergé Sont plus désirant de péché Que li autre ne sont assez. Tout est le siècle bestornez (renversé) D’ensi (depuis) comme il fut establiz, Tuit (tous) s’atornent (s’adonnent) mes aux deliz (délits). Molt (beaucoup) eussions fait bel exploit Si les Ordres (religieux) fussent tenues ; Mais elles sont si corrompues. Que petit (peu) en tient nului (aucun) ores (à présent) Ce qui leur fut commandé lores (autrefois). Ainsi chacune se discorde De Dieu servir d’aucune rien (façon). Et Nonnains a-t-il molt de bien S’elles tenissent (tinssent) chastée (chasteté) Si comme elle estoit ordenée (ordonnée) ; Mais elles ont maisons plusors (plusieurs) Où l’on pense à de vainz ators (atours). Plus qu’on ne fait de Dieu servir ; Toute voie (toutefois) et (est) à souffrir ; Car s’aucune méprend (agit mal) de rien, II y a d’autres qui font bien.