Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/198

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temps que le peintre. Ou s’arrange mieux aujourd’hui d’épines dorsales plus souples que la sienne : mais il s’inquiétait peu qu’on le trouvât raide pourvu que sa conscience lui dit qu’il était bon. Il était par-dessus tout l’homme du devoir et du travail ; il avait à un degré supérieur le sentiment de la dignité de l’artiste : et ceux qui dépendaient de lui, enfants, élèves et domestiques, savaient seuls qu’il n’y avait pas de bornes à la douceur intime de son caractère…. Il laisse de beaux exemples et n’a donné que de bonnes leçons. /) Casimir Delcwigne (rue) : Né en 1793, mort en 1843, Casimir Delavigne a prouvé, (comme Racine avec^Malie)y par sa tragédie des Enfants d’Edouard que, sans une intrigue amoureuse, un drame pouvait offrir l’intérêt le plus soutenu, le plus profond, tenir jusqu’à la fin le spectateur haletant sous le coup de son émotion croissant de scène en scène, et le conduire le cœur serré par l’angoisse, les yeux pleins de larmes, au dénouement des plus pathétiques. La plupart des autres pièces de l’auteur, les Vêpres siciliennes, le Paria, Marino Faliero, etc, ont vieilli, pour la forme comme pour le fond ; la tragédie des Enfants d’Edouard, de beaucoup supérieure, vraiment remarquable même, a gardé tout son attrait restée à bon droit au théâtre. Beaucoup de vers sont devenus proverbe, celui-ci par exemple : Quand ils ont tant d’esprit les enfants vivent peu. On y regrette seulement quelques hémistiches malveillants à l’adresse du clergé. Delavigne par malheur était imbu de préjugés rétrogrades et voltairiens, qui,

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