Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/207

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Chartreux. Cette voie publique prit successivement le nom de Porte-Gibard, de rue Saint-Michel, et faubourg Saint-Michel. Enûn on l’appela rue iï Enfer parce qu’elle devint, dit M. L. Lazare, « un lieu de débauches et de voleries, un enfer pour les pauvres bourgeois qui se hasardaient le soir dans ce quartier perdu. » D’après Sainte-Foix, le château de Yauvert, bâti par le roi Robert, fut aliandonué par ses successeurs. « Le hasard voulut que des esprits ou revenants s’avisèrent de s’emparer de ce vieux château. On y entendait des hurlements affreux. On y voyait des spectres traînant des chaînes, et entre autres un monstre vert, avec une grande barbe blanche, moitié homme et moitié serpent, armé d’une grosse massue et qui semblait toujours prêt à s’élancer sur les passants. Que faire d’un pareil château ? Les Chartreux le demandèrent à saint Louis ; il le leur donna avec toutes les appartenances et dépendances. Les revenants n’y i^evinrent plus ; le \iom.à’ Enfer resta seulement à la rue, en mémoire de tout le tapage que les diables y avaient fait. »

Dans la rue d’Enfer, au n° 74, se trouve, comme on sait, l’hospice des Enfants-Trouvés, dit aujourd’hui des Enfants-Assistés.

Épée de Bois (rue de l') : Ce nom vient d’une enseigne.

Deux-Ermites (rue des) : Ce nom vient également d’une enseigne.

Vieille-Estrapade (rue de la) : Autrefois rue des Fossés Saint-Marcel, nom qu’elle échangea contre celui de l’Estrapade parce que c’était l’endroit où s’infligeait ce supplice alors en usage dans l’armée. Voici en quoi il consistait : On soulevait au moyen d’une poulie le con