Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/212

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autres : (( Que nuls ne crient, ne fassent crier leurs )) étuves jusques à temps qu’il soit jour. » Un fait curieux et plus ignoré encore, c’est que le monopole des bains appartenait à la communauté des maîtres barbiers perruquiers. Aussi sur leur enseigne on lisait : « Céans, on fait le poil proprement et l’on tient bains ei estuves. » Eugène (Boulevard du Prince) : Eugène Beauharnais, fils de l’Impératrice Joséphine, nommé vice- roi d’Italie en 1805 par Napoléon qui même l’avait désigné pour s, on successeur (et certes il pouvait plus mal choisir), fit preuve de talents militaires autant que d’honnêteté et de patriotisme à l’heure des suprêmes périls. On ne saurait donc que blâmer la décision récente, prise par un pouvoir intérimaire, n’ayant aucune autorité pour cela, et qui d’un trait de plume a substitué, pour le boulevard, au nom du Prince Eugène celui de Voltaire. On a fait plus sinon pis, et la statue, une laide effigie de l’insulteur de la Pucelle, a remplacé sur son propre socle, déshonoré et usurpé presque clandestinement, celle du brave soldat, français si loyal. Voilà certes de la réaction et puérile et misérable. N’était-ce pas d’ailleurs assez et trop qu’à Paris une grande voie portât le nom de cet Arouet naturalisé Prussien par l’abjection de ses flatteries envers Frédéric, etpourtout homme de cœur ne reste-t-il point à jamais infâme par le cynisme de son impiété comme par l’absence de tout patriotisme ? Ces vérités nous les avons dites ailleurs, mais on ne saurait trop les répéter quand se reproduisent, avec obstination, les mêmes scandales qui prouvent une aberration si inconcevable.

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