Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/256

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LES RUES DE l’ARIS. sur, ce n’est pas un bon emploi de l’argent ijui coûte si cher. — Vous trouvez, mon brave homme ? et de vrai, vous n’avez pas trop tort, dit le roi en riant et sautant du bateau qui venait d’aborder. Mais il avait oublié (avec intention sans doute) de payer le pauvre batelier désappointé qui se mit à crier, donnant les passagers à tous les diables. — Retirons-nous, Messieurs, dit le prince à ses compagnons, et riant plus fort, nous avons cette fois notre charge. Le lendemain, il fait venir au Louvre l’honnête batelier et lui commande de répéter, devant la duchesse de Beaufort, tout ce qu’il avait dit la veille. Notre homme, sans s’intimider, obéit et répéta sa tirade en n’omettant rien des dures épithètes et des vérités rudes pour l’oreille de la duchesse. Aussi la dame furieuse le voulait faire pendre. — Eh ! doucement, doucement, dit le roi qu’amusait fort la colère de la dame ; je prends sous ma protection ce brave homme, qui y va tout de la bonne foi et ne répète que ce qu’il a ouï dire ; c’est à nous d’en profiter. Non-seulement il ne lui sera rien fait, mais je veux qu’à l’avenir il ne paie plus d’impôt pour son bateau, car c’est de là qu’est venu tout le tapage. — Vive le roi, notre bon roi ! s’écria le batelier tout joyeux. Sire, grand merci, n’oubliez pas que mon bateau est à votre service et gratis toutes les fois qu’il vous fera plaisir de passer. Marais-St- Germain (rue des) : Ouverte en 1540 sur une partie de l’emplacement dit le Pré aux Clercs. Sa

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