Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/260

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LES RUES DE TARIS. bruyante, excitant fatal pour les imaginations malades et cause peut-être de nouveaux crimes. A propos de cette même rue, voici une anecdote assez curieuse que nous aurions regret d’oublier. Bien que sous Pbilippe-Auguste on eût pavé la plupart des grandes voies de Paris, ce bienfait ne s’étendit point immédiatement à tout le reste de la ville, et même par le malheur des temps, sous les successeurs du vainqueur de Bouvines, après saint Louis surtout, soit l’entretien, soit l’exécution des travaux, fut souvent négligé. Il n’y eut enfin pour la voirie de police régulière que sous le règne de Louis XIY. a Or, dit à ce sujet, un contemporain ; le commissaire Delamarre, ceux d’entre nous qui ont vu le commencement du règne de Sa Majesté, se souviennent encore que les rues de Paris étaient si remplies de fange que la nécessité avait introduit l’usage de ne sortir qu’en bottes ; et quant à l’infection que cela causait dans l’air, le sieur Courtois, médecin, qui demeurait alors rue des Marmousets, a fait cette petite expérience par laquelle on jugera du reste. Il avait, dans sa salle sur la rue, de gros chenets à pomme de cuivre et il a dit plusieurs fois aux magistrats et à ses amis que, tous les matins, il les trouvait couverts d’une teinture épaisse de vert de gris, qu’il faisait nettoyer pour faire l’expérience du jour suivant ; et que, depuis l’an 1GG3, que la police du nettoiement des rues a été rétaldie, ces taches n’avaient pas reparu. » Depuis cette époque pareillement « on n’a plus vu à Paris de contagions et beaucoup moins de ces maladies populaires dont la ville était si souvent effrayée dans les temps que le nettoiement des rues était négligé. »

M.