Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/307

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299 rue Platrière, à cause d’une fabrique de plâtre qu’on y voyait au XÎIP siècle. À une certaine époque de sa vie, l’auteur de la Nouvelle Uélohe, de VEmile, et autres livres fort goûtés duXAlIP siècle, liabita un petit appartement au 4*^ étage de la maison n’’ 2. La municipalité, de Paris, en souvenir de cette circonstance, sur la motion d’un de ses membres plus ou moins lettré, vota d’entliousiasme le changement de nom, et la rue Plâtrière s’appela rue /. Jacques Rousseau au lendemain de cette glorieuse séance. (4 mai 1791). Rien n’est nouveau sous le soleil. Au n° 20 de cette même rue, était établie la communauté de Ste-Agnès, fondée, en 1681, par Léonard de Lamet, curé de SaintEustache, et qui avait pour but de procurer aux jeunes filles pauvres du quartier des moyens d’existence en leur apprenant un état, couture, broderie, tapisserie, etc. C’était, à bien dire, ce qu’on appelle aujourd’hui une Ecole professionnelle, pour laquelle les dames de la paroisse vinrent à l’envi en aide au bon curé. Aussi moins de quatre années après, la maison qui, au début, se composait de trois sœurs seulement, comptait quinze sous-maîtresses et plus de deux cents élèves ou apprenties. Confirmé et consolidé par des lettres patentes du roi Louis XIV et doté par Colbert, sur sa fortune particulière, d’une rente de oOO livres, cet établissement, de plus en p]us prospère, rendit d’immenses services à la classe indigente. Il n’en fut pas moins supprimé en 1790, par de prétendus amis du peuple, et tous les bâtiments se trouvèrent confisqués. Pour en revenir à Rousseau, voici le jugement porté sur lui par Joubert : « Une piété irreligieuse, une sévé