Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/342

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lesquelles ils furent transférés en 1530. Mais cet asile même devint bientôt insuffisant, et le nombre des enfants abandonnés, s’augmentant sans cesse, beaucoup se trouvaient dans un état qui fait frémir l’humanité ; « et le détail qu’en donne l’auteur de la Vie de S t- Vincent de Paul est si horrible qu’on serait tenté de le soupçonner d’exagération. » Ce qu’on ne peut révoquer en doute, c’est le zèle admirable que déploya cet homme apostolique pour remédier aux abus et assurer, par un établissement fixe et durable, l’avenir des pauvres orphelins. On ne peut se rappeler, sans un attendrissement profond les paroles si naïvement éloquentes qu’il adressait aux dames dont il sollicitait le zèle et la charité en faveur de ces pauvres petits malheureux. (( Or sus. Mesdames, s’écria-t-il, voyez si vous voulez » délaisser à votre tour ces petits innocents, dont vous )) êtes devenues les mères suivant la grâce, après qu’ils » ont été abandonnés par leurs mères suivant la na» ture. » (( Les nobles et pieuses Françaises, dit St- Victor, ne répondirent à ce discours que par des sanglots ; et le même jour, dans la même église, au même instant, l’hôpital des Enfants-Trouvés fut fondé et doté. » L’asile fut d’abord établi dans une maison voisine de la porte St- Victor, puis dans le château de Bicêtre cédé à cet effet par la reine Anne d’Autriche. Mais Tair trop vif qu’on respirait dans une situation d’ailleurs assez éloignée de la ville, parut nuisible aux enfants ramenés dans l’intérieur, près de St-Lazare. Puis, leur nombre augmentant toujours, on fit choix, au faubourg St

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