Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/345

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DES ENFANTS TROUVÉS. 337 pluie de balles ! N’importe, l’armée française était de l’autre côté. Toute la colonie se mit en marche pour tenter ce dangereux passage. M"""^ Morisot marchait en tète, tenant de chaque main un de ses propres enfants ; trois autres de la maison se cramponnaient par derrière aux plis de sa robe ; les bonnes sœurs portaient les infirmes et les malades dont plusieurs étaient atteints de la petite vérole. Venaient ensuite les nourrices avec leurs nourrissons suspendus au sein ; il y avait même un enfant d’un jour, déposé la veille dans cet asile créé parla charité de saint Vincent de Paul. La colonne fugitive, composée de huit cents personnes, traversa lentement le boulevard ; toutefois aucune ne fut atteinte par les projectiles. Les héroïques soldats de l’ordre pleuraient attendris en recevant ces orphelins, ces aveugles, ces malades et ces religieuses dévouées, qui venaient chercher un refuge dans leurs rangs libérateurs.

BASTILLE (