Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/346

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PLACE DE LA)

Ce nom lui vient de la forteresse qui s’y élevait et dont Hugues Aubriot, prévôt de Paris, posa la première pierre, le 22 avril 1370. Elle servit pendant plusieurs siècles de prison d’Etat où furent enfermés beaucoup de personnages considérables et aussi nombre d’inconnus, des écrivains célèbres comme des gazetiers anonymes. Peu d’années avant la Révolution, l’avocat Linguet fut envoyé à la Bastille où, pour occuper ses loisirs, il se mit à rédiger ses Mémoires. Un matin qu’il était dans le feu de la composition, la porte de la chambre s’ouvre et donne passage à un personnage dont la figure longue, maigre, pâLo, n’était rien moins que gaie avec un costume à l’avenant. — Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Pourquoi venir me déranger ? demande l’avocat brusquement et avec un accent marqué de mauvaise humeur. — Pardon, monsieur, répond le nouveau venu du ton le plus poli, je regrette de venir si mal à propos et d’interrompre votre travail. Je ne voulais que vous être agréable et utile en me mettant à votre disposition ; je suis le barbier de la Bastille. — Alors, c’est différent, reprend Linguet d’un air

BASTILLE (