Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/359

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glise des carmes. 351 reste, il faut dire que les affidés de Maillard, quoique d’atïreux scélérats, n’étaient que des meurtriers en sousordre, payés pour le crime, de misérables instruments. Les vrais coupables, dit M. Mortimer-Ternaux, ce furent Marat, Danton, Robespierre, Manuel, Hébert, BillaudYarennes, Panis, Sergent, Fabre d’Églantine, Camille Desmoulins et une douzaine d’autres individus plus obscurs, mem])res du Comité de surveillance ou seulement du Conseil général de la Commune. Quant aux mobiles qui les poussèrent à ces borribles attentats, pour les uns, ce fut le désir de se perpétuer dans la dictature, pour les autres, un moyen de ne pas rendre certains comptes, en imposant à tous silence par la terreur. L’heure des justices d’ailleurs ne se fît pas attendre ; l’année n’était pas écoulée, que tous ou presque tous, ils avaient été rendre compte au Juge infaillible, guillotinés les uns par les autres, comme a dit un vigoureux poète, dans sa langue originale : Qui donc nierait l’Etre qui venge Le droit et punit le méchant^ En voyant tous ces cœurs de fange S’entr’accusant, s’entr’égorgeant. Jusqu’au jour fatal et suprême. Où tombe enCn, frappé lui-même. Cet homme à l’œil terne, au teint blême. Qui, trônant en roi dans ce lieu, Comme un joueur qui longtemps gagne. Avec la terreur pour compagne, Légiférait sur la Montagne, Sinaï digne d’un tel dieu ?