Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/361

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glise des carmes. 353 Tel était l’état des choses, lorsque, quelques années après, tout à coup on apprit que, par suite du tracé adopté pour la continuation de la rue de Rennes, la chapelle des Martyrs et tout l’entourage devaient disparaître. Grande émotion parmi les fidèles et tous ceux qui ont à cœur le culte des souvenirs ! Des protestations et des réclamations s’élevèrent, et le premier pasteur du diocèse, en particulier, se faisant l’écho de ces généreux sentiments qu’il partageait, fut prompt à élever la voix et insista avec force pour que, le sanctuaire des Martyrs épargné, le tracé se modifiât. Après de nouvelles études, les ingénieurs, à tort ou à raison, déclarèrent la chose impossible. Il fallut se résigner, quelque regret qu’on en eût ; du moins. Monseigneur l’Archevêque voulut que tout ce qui pouvait être sauvé fût sauvé, et, après avoir consulté les hommes compétents, il décida qu’une chapelle souterraine serait édifiée dans les caveaux de l’église des Carmes et que là seraient recueillis et réunis, avec les dalles tachées de sang, tous les débris, toutes les reliques ayant appartenu aux Martyrs. Or, ce pieux trésor des reliques, il allait singulièrement s’enrichir par suite d’une découverte des plus inattendues dont les travaux furent l’occasion. M. Sorel et d’autres, après comme avant lui, avaient déclaré, en s’appuyant de documents officiels, que les corps des victimes entassés sur trois grands chariots, dès le lendemain ou le surlendemain du crime, avaient été conduits dans l’ancien cimetière de Yaugirard et enterrés dans une fosse profonde creusée à l’avance en face de la petite porte. Cependant il existait une tradition d’après laquelle un puits voisin de l’enclos, dans la diTOME m, 20*