Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/362

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rection de la rue d’Assas, avait servi de sépulture au plus grand nombre des morts dont les chariots en question ne pouvaient contenir que la moindre partie. Pour en finir plus vite et crainte aussi peut-être d’attirer trop l’attention par un second et un troisième voyage, les individus, chargés de la triste besogne, n’avaient trouvé rien de mieux que de combler le puits voisin très-profond avec les cadavres, en fermant l’orifice avec des pierres, des tessons, de la terre. Malgré les doutes exprimés à ce sujet par M. Sorel, la tradition persistait. Les architectes, choisis par Monseigneur l’Archevêque de Paris, qui n’eut qu’à s’en applaudir, MM. Douillard frères, convaincus que cette tradition persévérante ne pouvait être sans quelque fondement, firent des recherches en ce sens bientôt couronnées d’un plein succès. Le puits en question fut retrouvé, et l’on reconnut qu’en effet l’orifice était fermé avec de la terre, des pierres, des fragments de bouteille, mais seulement à la surface. Ces débris enlevés non sans une certaine anxiété, on aperçut serrés, entassés, des crânes, des ossements retirés successivement, et, le puits vidé entièrement, on compta, nous a-t-on dit, près de quatre-vingts squelettes ou tronçons de squelettes. On ne pouvait douter qu’ils ne fussent, au moins pour la plupart, les restes des victimes du 2 septembre, puisque beaucoup des crânes et des os portaient encore la marque des entailles faites par le sabre ou des trous résultant des balles. Aussi ces restes vénérables pour lesquels, par ce motif, le doute n’était pas possible, furent mis à part ; ce sont ceux qu’on voit exposés sous les deux grandes

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