Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/397

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COLONNE ET LA GRANDE ARMÉE. 389 ture altérassent le moins possible la pureté du galbe, la première recommandation d’une colonne. Toutes ces qualités sont appréciées depuis longtemps. Nous nous bornerons à quelques détails relatifs à la construction. )) L’architecte du monument fut M. Le Père. Ce n’est pas lui qu’on avait choisi tout d’abord, mais M. Gondoin, qui, quoique homme de talent, hésitant devant les difficultés d’exécution, proposa l’essai d’une colonne provisoire sur laquelle on appliquerait les modèles devant servir au moulage des bronzes. Cette idée fut peu goûtée par M. Denon qui, se rappelant l’esprit inventif de M. Le Père, son collègue à l’Institut d’Egypte, voulut après l’avoir consulté, qu’il fût associé à l’entreprise. Le Père, repoussant vivement le projet d’une colonne provisoire, fit des dessins et des plans pour un monument définitif, ail démontra, par des calculs rigoureux, la manière de placer les bronzes, sans aucun scellement dans la pierre ; il détermina le nombre et la forme de toutes les pièces en tenant compte de la dilatation et de la condensation du métal. » Le projet fut adopté, et ce qui fait le plus grand honneur à M. Gondoin, c’est qu’après l’avoir examiné dans tous ses détails, il dit à son collègue. {( Mon ami, votre travail est parfait ; je ne vois rien à y ajouter : demeurez -en chargé ; je m’en rapporte à vous. » L’exécution réussit à souhait et à la complète satisfaction de l’Empereur qui, déjà préoccupé de la pensée d’un autre monument à ériger sur le terre-plein du Pont- Neuf, dit à plusieurs reprises : TOME III. 22^


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