Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/403

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DES MIRACLES. 395 Fraucs-mitoux, Narquois, Calots, Sabouleux, Hubins, Coqiiillarts, Courteaux de Boutanche. » Tous ces noms leur venaient des différentes manières d’exercer la gueuserie. Les Xarquois par exemple étaient des misérables qui, l’épée au côté, et vêtus de guenilles, contrefaisaient les soldats estropiés. Les Marcandiers (( grands pendards qui d’ordinaire allaient deux à deux vêtus d’un bon pourpoint et de méchantes chausses )), se disaient de pauvres marchands ruinés par la guerre, le feu ou tels autres accidents. De petits coquins, qu’on voyait mendier par troupes de trois ou quatre, s’appelaient les Orphelins. Les Rifodés accompagnés de femmes et d’enfants, exhibaient un certificat attestant qu’ils étaient des infortunés « brûlés avec tout leur bien du feu du ciel ou par fortune. )&gt ; Les Mcdingreux contrefaisaient les hydropiques ou montraient leurs bras, leurs jambes couverts de faux ulcères ; les Piètres, ne marchant qu’avec des potences (béquilles), simulaient d’autres infirmités, de même qyxQlesFroncs-riiitoux etles Sabouleux ; ceux-ci contrefaisaient les épileptiques, etc. Tous ils avaient pour roi un gueux nommé le Grand Coësre, quelquefois le roi de Thumes, &lt ; ( à cause d’un scélérat appelé de la sorte qui fut roi trois ans de suite, et qui se faisait traîner par deux grands chiens dans une petite charrette et mourut à Bordeaux sur une roue.» N’est-il pas étrange de voir unpareil état de choses florissant encore en plein XYIP siècle et qu’il ait pu se perpétuer si longtemps par la tolérance ou l’impuissance de l’administration ? En 1630, les édiles du temps avaient imaginé de faire passer une rue tout au travers de la Cour des Miracles j ce qui eût forcé beaucoup de ses