Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/407

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PRÉVÔT DES MARCHANDS. 399 mises en présence et dans la balance, la comparaison ne serait pas toute à l’avantage du présent. Le lecteur en jugera. (( Lorsque Paris eut enfin été subjugué par les Romains et réduit au rang des villes tribulaires, dit un historien *, on voit, sous la protection immédiate du proconsul, qui était seul chargé du gouvernement de la Gaule celtique, s’élever dans ses murs un corps d’officiers subalternes chargé de rendre la justice en son nom, et dans des cas peu importants, dont on pouvait même appeler encore devant ce magistrat suprême. Ces officiers, qui prenaient le nom de Défenseurs de la Cité, étaient tirés d’une société de Nantes ou commerçants par eaux, laquelle était elle-même composée des premiers citoyens de la ville. Ces nautes jouissaient d’une grande considération ; on les retrouve dans toutes les principales villes de l’empire, et plusieurs étaient même décorés du titre de chevaliers romains. » Ces nautes devinrent, dans les premiers siècles de la monarchie, les marchands d’eau, composés pareillement de notables de la cité et constituèrent une sorte d’organisation municipale ayant un chef qui prit le nom de Prévôt ^ des marchands. Philippe-Auguste, ainsi que nous l’apprend le savant Duchesne, contribua beaucoup à développer l’institution en lui accordant de grands privilèges et précisant les attributions du Prévôt : « Philippe-Auguste éleva cette dignité au plus haut étage de grandeur, et comme s’il l’eut nouvellement érigée, lui

Sdint-^Victor. Tableau historique et pittoresque de Paris. Prévôt, de prœpositus, préposé.

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