Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/413

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PREVOT DES MARCHANDS. 4Uo du pouvoir ; faites du bien aux pauvres, sans être les flatteurs du peuple. « Eu améliorant d’abord, comme c’est votre devoii*, les quartiers malsains ; en augmentant ensuite la prospérité des quartiers riches, ne sollicitez pas, ne briguez pas la reconnaissance de vos administrés ; laissez-la monter plus haut, jusqu’à Celui qui a consacré vos décisions, afin que l’amour de son peuple rende sa tâche plus facile et, conséquemment, plus heureuse. (( Sous peu de jours, vous allez procéder à l’élection de mon successeur. Portez vos voix, non sur le plus habile, mais avant tout sur le plus honnête. ({ Que le prévôt que vous allez choisir soit d’humeur conciliante et de manières distinguées et polies. ({ Si cette robe de satin et ce manteau de velours couvraient des formes vulgaires, on rirait d’abord du magistrat, puis on se moquerait de l’institution. En France, ne l’oubliez pas, le ridicule tue plus sûrement que le glaive . )) Lorsque la ville donne des fêtes, comme ce n’est pas le Prévôt qui paye les violons, mais bien ses administrés, faites que le premier magistrat honore la cité en conviant ses enfants les plus dignes. » Comme dernière recommandation du plus grand intérêt, évitez, mes enfants, de choisir pour magistrat un homme qui aurait figuré dans nos discordes civiles. L’homme politique nuirait au magistrat, et puis les gens de désordre sont incapables d’administrer. Finalement, en ce qui concerne le Prévôt, tâchez qu’il réunisse trois qualités, qui sont : honnêteté, talent et courtoisie. TOME m. 23*


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