Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/414

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Passons maintenant aux conseillers, de ville, qui doivent être les contrôleurs des actes du Prévôt. » Bien que les conseillers susdits tiennent les cordons de la bourse, il ne faut pas qu’ils soient les cerbères hargneux du trésor de la ville, mais bien les dispensateurs éclairés de ses finances. » Pour remplir ces fonctions, il faut, non des hommes à petites idées étroites et mesquines, mais des magistrats à vues larges et élevées. On n’administre pas une ville comme Paris de la même façon qu’un marchand de la rue aux Lombards gère son commerce de pruneaux ou de pistaches. Quand on a l’honneur d’être conseiller, il faut élever son àme à l’unisson de la grandeur et de l’importance d’une ville qui a son poids dans les destinées du monde… » Or, quels sont les hommes qu’il faut que vous choisissiez de l’œil ou touchiez de la main ? )) Il m’est de science certaine que les hommes de loisir et indépendants de fortune et de position sont ce qu’il y a de mieux. Des preuves, j’en ai les mains pleines. )) Si l’on prend un conseiller faisant le commerce, par exemple, dans le cœur du magistrat il y aura deux affections : ses chers intérêts et ceux de la ville. Dans cette position, il y a toujours lutte, et souvent le marchand, trop occupé, sacrifie l’administrateur. )) Si l’on choisit un médecin en exercice, qu’un de ses clients tombe subitement malade, par devoir il appartient à l’administration. Placer un magistrat entre deux obligations aussi saintes, c’est l’exposer à n’en remplir aucune. )) Si vous jetez les yeux sur des liuaucicrs, tamisez

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