Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/415

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PRÉYOT DES MARCHANDS. 407 leurs antécédents ; il y a un vieux proverbe qui dit : Quand la main touche trop ci Vargent, le cceur devient métal. » )) Mes enfants, les malheurs causés par le déplorable sj^stème de Law ne sont pas si éloignés que vous n’en ayez souvenance. » Je le rappelle avec douleur : deux conseillers de ville, hommes de finance, eurent des accointances avec l’Écossais. )) Loin de moi la pensée de jeter une défaveur quelconque sur ces professions qui, loyalement exercées, concourent à la prospérité de l’État. Ces principes administratifs, je les applique d’ailleurs à toutes les professions, sans eu excepter aucune. » Et puis, il est une vérité devant laquelle nous devons tous nous incliner chapeau bas ; cette vérité, la voici : Pour faire un conseiller, il faut dix années d’études en travaillant pour la ville six heures par jour. C’est par un tel labeur qu’on acquiert son prix. » Impossible, à mon avis, à un magistrat d’accommoder les intérêts de sa profession avec ceux de la ville et de les dorloter sur le même oreiller. )) Mais, me direz- vous, je suis bien pointilleux, et il faudrait une lanterne de Diogène pour trouver des conseillers. Mon Dieu ! Paris est assez riche en hommes de loisir et de cœur pour ne pas être embarrassé. Choisissez, si vous voulez, pour conseillers d’anciens marchands, d’anciens médecins et d’anciens banquiers, devenus libres ; mais n’enlevez pas le marchand à son comptoir, le médecin à ses malades et le banquier à ses écus.


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