Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/45

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ANGE ET TITIEN. 37 rà^o (lo 9!) ans lorsque la peste éclata à Venise, et il lut une des viitiines. (Juoijjue, à cause du lléau (|ui sévissait cruellement, on eût inti’idit lijutes les cérémonies funèbres, le Sénat ordonna uu’il serait fait une exception pour l’illustre artiste, honoré de magnifiques funérailles dans Téglisc Dci Frari (157, -, ). « Le Titien n’a été étranger à aucun genre : son talent varié les embrassa tous, et il brilla tour à tour dans les sujets sacrés, profanes, mythologiques et champêtres. Sévère dans le choix des ligures, il ne le fut pas moins pour les détails ; dans ses compositions rien n’est inutile et tout parait nécessaire. On n’oserait supprimer les moindres accessoires sans craindre de détruire l’harmonie de l’ensemble. Peintre inimitable d( ; la nature, il a excellé surtout à exprimer les nuances les plus délicates, les sentiments les plus opposés. C’est le même pinceau qui a imprimé l’horreur de la mort sur le visage de saint Pierre martyr, la résignation sur le front du Sauveur, la pudeur dans la Vierge, la honte dans Caliste, l’innocence dans les anges, la volupté dans Venus, la douleur dans Marie, l’ivresse dans les bacchanales. Il ne se bornait pas à bien saisir le caractère d’une passion ; il la nuançait de plusieurs manières en marquant, pour ainsi dire, les degrés de souftrance de chacun des principaux acteurs. Dans la Déposition du Christ au tombeau, par exemple, tout le monde est frappé de douleur ; mais l’on voit la Vierge souffrir plus que la Madeleine et saint Jean, qui sont à leur tour plus accablés que Joseph et Nicodème. » Ce jugement, porté sur le Titien par un critique To»E m. 3