Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/49

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AN(..L LT TITIKN. 41 Et un autre jour, l’artiste, grimpé sur sou érhelle, ayaut laissé échapi)er sou piuceau, le priuce le ramassa et le lui remUt eu disant : — Titien m«’’rite d’être servi iiar un Empereur. D’Argenville, selon sou liabitudL’, «laus sou étude sur Titieu mêle à sa prose quelipies rimes, je n’ose dire, de la poésie eu l’honneur du maître. Ur, la pièce se termine par ces deux vers : Heureux si son pinceau pl’is sage N’eût blessé la pudeur pir trop de liberté. Et ce reproche «jui fait honneur à la sincérité de d’Argeuville, Titien l’a mérité. Pendant son séjour à la cour de Ferrare, l’artiste, connut, avec l’Arioste, le trop fameux Arétin dont le nom seul est une injure, et pour lequel déjà, Jules Romain, entraîné à illustrer, je ue sais quel poème immoude, avait souillé ses crayons. Sa liaison, quoique passagère avec ce détestable génie, fut-elle aussi fatale au Yéuitien, en poussant son pinceau à de fâcheux écarts ? Ou Titien, par une illusiou, qui alors comme aujourd’hui trompa trop d’artistes, crut-il, par l’habitude de vivre dans un certuiu milieu, &lt ; j[ue les témérités du pinceau s’cmportant juscpi’à la licence, n’étaient que l’exercice légitime de la liberté de l’art ? Je ne saurais le dire, mais ce qui n’est pas douteux, c’est que dans son œuvre, à cùté de tant de pages de l’ordre le plus élevé, s’en trouvent d’autres d’une inspiration bien différente, toute païenne, et qu’un peintre d’Athènes ou de Corinthe, au temps où fleurissait le culte de Tenus d’Amathoute, n’eut pas désavouées ! Fussent-elles de cette époque de la vie de l’ar