Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


depuis longtemps n’existent plus et dont les ossements même ont disparu de la face de la terre. Elle nous invite à les imiter dans leurs hauts faits en même temps qu’elle offre à la vue leurs pensées, leurs plaisirs et leurs dangers dans les batailles, ainsi que leur piété, leurs mœurs et leurs grandes actions…. La peinture ne s’arrête point là : si nous désirons voir et connaître l’homme que ses actions ont rendu célèbre, elle nous en montre l’image. Elle nous présente celle de la beauté dont un grand nombre de lieues nous séparent, chose que Pline tient pour très- grande. La veuve affligée retrouve des consolations dans la vue journalière de l’image de sou mari ; les jeunes orphelins sont satisfaits, une fois devenus hommes, de connaître les traits d’un père chéri et son image leur inspire le respect et les bons sentiments. )&gt ; La marquise se tut alors émue jusqu’aux larmes, et Michel-Ange s’inclina en signe d’assentiment, car ce langage d’une femme pour laquelle sa vénération était profonde, exprimait admirablement sa propre pensée. Dans le troisième entretien, Michel-Auge dit entre autres choses : « La gravité et la décence sont d’une grande importance dans la peinture. Bien peu de peintres s’efforcent de s’approprier ces qualités ; aussi parmi eux y en a-t-il beaucoup qui n’ont d’artiste que le nom. Ceux qui estiment ces qualités sont seuls vraiment grands. » Parlant ensuite des sujets religieux, il dit : « Cette entreprise est si grande qu’il ne suffît pas pour imiter en quelque partie l’image vénérable de Notre-Seigneur qu’un maître soit grand et habile, je soutiens qu’il lui