Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/65

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est nécessaire d’avoir de bonnes mœurs ou même, s’il était possible, d’être saint afin que le Saint-Esprit puisse inspirer son entendement…. Si Dieu voulut que l’arche de la sainte loi fût bien décorée et bien peinte, avec combien plus de réflexion et d’étude doit-on chercher à imiter sa divine figure et celle de son fils NotreSeigneur, ou la résignation, la chasteté, la beauté de la glorieuse Vierge-Marie retracée par saint Luc l’Évangéliste… Souvent les images mal peintes causent de la distraction et font perdre la dévotion. Celles au contraire qui sont peintes parfaitement excitent à la contemplation et aux larmes jusqu’aux moins dévots en leur inspirant la vénération et la crainte par la gravité de leur aspect. )&gt ;

IV

Après avoir lu ces admirables pages, on s’étonnera davantage sans doute des étrangetés du jugement dernier, mais bien plus encore que Michel-Ange ait pu peindre cette Léda, destinée d’abord au duc de Ferrare, mais qui, donnée par l’artiste à son élève Memmi, passa en France et fut achetée par François Y\ (( Elle fut transportée à Fontainebleau sous Louis XIII, dit d’Argenville ; M. du Noyer, ministre d’état, fit brûler dans la suite cette peinture à cause de son caractère trop libre. Un cardinal en a fait autant en jetant au feu des peintures un peu lascives : (( Pereant tabulée, dit-il, ne pereant animm I Périssent les tableaux plutôt que les ^mes. » D’une note de Mariette il résulterait que cette

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