Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LFS RUES DE PARIS. Trcmouillc que ce prince, en montant sur le trône, dit cette mémorable parole que l’histoire s’est plu à enregistrer : « Le roi de France ne venge pas les querelles du duc » d’Orléans. Si La Trémoille a bien servi son maître » contre moi, il me servira de même contre ceux qui )) seraient tentés de troubler l’État. )&gt ; Le Chevalier sans Reproche, comme l’appelle Jeau Bouchet, ne trompa point ces espérances. Chargé de nouveau par Louis XII (en 1500) du commandement en chef de l’armée d’Italie, il conquit rapidement le Milanais en faisant prisonniers Louis Sforce et sou frère. En 1509, repassant les monts avec le roi, il prit, comme nous l’avons dit, une part glorieuse à la victoire d’Agnadel. Marignan, la Journée des Géants, fut pour lui encore une illustre journée, mais aussi douloureuse, car son fils unique, le prince de Talmont, s’étant lancé trop avant, « fut retiré de la presse, navré de soixante — deux blessures, » dont plusieurs mortelles, et le lendemain il succomba. Le duc, malgré son chagrin profond, sut ne point se laisser abattre ; mais la mère du jeune homme, Gabrielle de Bourbon, fut inconsolable : « dont en son cœur s’engendra une mortelle aposthume non curable aux remèdes… Une fièvre lente accompagnée de langueur, en décevant les médecins, la conduisit jusqu’au tombeau… Je n’oublierai, ajoute Jean Bouchet, sa très-louable mort, portant témoignage de sa sainte vie… Quant au bon seigneur de La Trémoille, fut son deuil si grand qu’il ne prenait repos assuré ni consolation pour laquelle il pût l’excès de ses soupirs modérer. »

LA